On a demandé au dalaï-lama : « Qu’est-ce qui vous surprend le plus dans l’humanité?» Il a répondu : « Les hommes perdent la santé pour accumuler de l’argent. Ensuite, ils perdent de l’argent pour retrouver la santé. À force de s’inquiéter de l’avenir, ils oublient le présent et finissent par ne vivre ni le présent ni le futur. Ils vivent comme s’ils n’allaient jamais mourir et meurent comme s’ils n’avaient jamais vécu. »

Notre vie s’articule autour des différents rôles et occupations qu’on est appelé à y jouer selon le moment de la journée ou de l’année. Passant de la mère de famille à la maison à la chef d’équipe au travail puis à la meilleure « chum » de son amie pour ensuite devenir la bénévole dans l’organisation d’un concert-bénéfice : notre existence est morcelée. Pour bien jouer ces différents rôles, vos employés ont tendance à se plier aux valeurs et attentes des milieux dans lesquels ils les exercent. « Je ne peux me permettre de dire cela à mon patron… qu’est-ce que mes beaux-parents vont penser si… ce genre d’activité n’est plus de mon âge… qu’est-ce que les gens vont dire de moi si… » À force de vouloir se conformer aux attentes des autres, on en perd son identité.

Avec la complexification et l’augmentation du nombre de chapeaux à porter autant dans leur vie personnelle que professionnelle, l’employé de nouvelle génération recherche maintenant une meilleure harmonisation entre ses différents rôles. Ainsi, plutôt que de compartimenter leur existence et d’essayer de retrouver ce fameux équilibre entre le travail et la vie personnelle, les gens désirent maintenant être en harmonie avec leurs valeurs profondes autant dans leur vie personnelle que professionnelle.

Peut-être que les conditions du marché de l’emploi étaient plus difficiles à l’époque où vous y avez fait votre entrée et que vous pouviez vous compter chanceux d’avoir une job? Le déclin démographique vient maintenant changer les règles : l’employé de nouvelle génération ne laisse plus ses émotions ou son réseau social à la porte en entrant au travail. Vos employés sont la même personne avec les mêmes préoccupations et les mêmes valeurs peu importe le rôle qu’ils jouent.

La participation accrue des femmes et des jeunes sur le marché du travail conjuguée à la pénurie de main-d’œuvre favorise la mise en place d’un contexte où chacun peut être appelé à exercer ses talents sans se préoccuper de la perception des autres. Je pense que l’expression « Il n’y a pas de sot métier » n’a jamais eu autant de sens que de nos jours. L’important c’est d’être heureux dans son emploi, et mieux on sait qui on est et quels sont ses besoins et ses priorités, plus il est possible d’être en paix avec soi-même dans toutes ses fonctions.

 

Tiré de : Les patrons sont-ils tous des menteurs ?

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