Bien qu’ils n’aient pas encore 20 ans et qu’ils soient toujours aux études, Jessica et Antoine ont des attentes très claires face au travail, à la consommation et à la vie en général.
Ils admirent leurs parents et leurs principales valeurs sont : l’honnêteté, le respect, la famille, l’amitié, la fidélité et l’entraide. Leurs buts sont somme toute assez conventionnels. Antoine rêve d’un bon travail, d’une belle maison, d’une belle famille et de parents en santé. « Je veux montrer le bon chemin à ma petite sœur et possiblement quitter le Québec d’ici 10 ans. » Jessica, quant à elle, veut terminer ses études, fonder une famille, posséder sa propre entreprise et voyager. « Je ne tiens pas le bonheur pour acquis et je veux continuer à vouloir en obtenir davantage. J’espère être bien dans mes choix et toujours rester fidèle à moi-même. »
Ils croient que les autres générations les perçoivent comme des accros à la technologie, paresseux, déconnectés, renfermés et asociaux et ils sont plutôt d’accord. D’un autre côté, ils considèrent qu’ils sont à l’aise avec la technologie, ouverts aux changements et sur le monde, innovateurs, créatifs et ingénieux.
Ils trouvent que la génération Y leur ressemble beaucoup, car elle est connectée et informée. Ils perçoivent la génération X comme vaillante, stressée, conservatrice et sérieuse, et les baby-boomers comme des individus conservateurs, dépassés, critiques et sévères.
Constamment branchés, ils pensent que leurs appareils électroniques sont plus essentiels que leurs produits de soins personnels ou que leurs vêtements. Tous les deux utilisent différents médias sociaux comme Facebook, YouTube, Snapchat et Instagram plusieurs fois par jour, mais Jessica utilise Snapchat et Instagram plus souvent que YouTube, alors que c’est le contraire pour Antoine. Ni l’un ni l’autre n’utilisent LinkedIn et Twitter.
Les deux s’intéressent aux sujets liés à l’éducation et à l’environnement, mais c’est la santé qui passionne Jessica, alors que la technologie intéresse davantage Antoine. Les Premières Nations, la politique et l’économie n’intéressent pas Jessica, alors que pour Antoine, ce sont les Premières Nations, les personnes âgées et les arts qui sont sans intérêt.
Tous deux sont confiants face à l’avenir. Pour Jessica, le bonheur se résume à être bien dans sa peau, avoir de l’amour et une famille. « J’essaie de vivre dans le présent en gardant une attitude optimiste. Pour moi, le succès c’est de réussir à ne pas se comparer aux autres. » Selon Antoine, le bonheur c’est d’avoir surmonté assez d’obstacles pour apprécier les bons moments. « Avoir du succès, c’est avoir su se relever après un échec pour faire ensuite une différence. »
Bien que l’ambiance de travail soit leur premier critère quand vient le temps de choisir un employeur, Jessica et Antoine ont chacun leur propre conception de l’emploi idéal.
Jessica favorise un environnement stable qui offre une sécurité d’emploi. Elle veut aussi se sentir utile et voir le résultat de ses actions. « J’aime voir que je rends des clients heureux et que j’ai un impact sur leur vie. J’apprécie aussi un milieu de travail où je peux exprimer mon opinion sans être limitée. » Pour elle, un bon patron ne devrait pas se considérer supérieur à ses employés. « J’apprécie un superviseur qui est là pour m’aider et me faire grandir. Quelqu’un pour qui je ne suis pas invisible et qui me considère comme une personne à part entière et non pas comme un numéro. »
Même s’il est surtout attiré par le salaire, les bonis et les possibilités d’avancement (sans nécessairement vouloir devenir patron), Antoine se sent bien dans un milieu où tout le monde collabore et où il est possible de trouver un équilibre entre le travail et la vie personnelle. « Je privilégie un milieu de travail qui me permet de toucher à tout et où je ne suis pas limité à un seul poste. Selon moi, un patron idéal est quelqu’un qui prend le temps d’explorer avec moi ce que je peux faire de mieux durant une évaluation ou une courte période d’essai. Un superviseur présent sur le plancher et qui fait preuve d’écoute et d’entraide. Quelqu’un qui ne se contente pas d’observer, mais qui fait partie de l’équipe et qui est reconnaissant pour le travail bien fait. »
L’argent est la forme de reconnaissance privilégiée par Antoine. « Avoir plus d’argent et des bonis selon le nombre d’heures travaillées, avoir des réductions sur la marchandise et savoir quoi faire pour obtenir une promotion sont les choses qui me donnent le plus envie de me dépasser au travail. »
De son côté, Jessica est partagée entre l’argent et les privilèges, comme un congé ou une activité spéciale. « J’aime me faire dire merci, participer à des concours avec bonis et me voir confier de nouveaux défis. Je suis heureuse aussi de recevoir de temps à autre une remarque positive lorsque je me dépasse, sans que le patron présuppose que ce sera toujours comme ça. Je trouve important de pouvoir prendre le temps de bien faire mon travail. »
Pour les deux, la meilleure façon pour un employeur de mettre les forces d’un employé à contribution consiste à bien le former et à lui donner la chance d’essayer différents postes en faisant une rotation. « La meilleure façon de découvrir mes forces est de me proposer des tâches variées et d’offrir une rétroaction pour apprendre à mieux me connaître et améliorer ma performance. C’est aussi en prenant le temps de s’intéresser à moi et de me proposer de relever des défis, sans s’entêter si ça ne fonctionne pas. »
Tous deux admirent surtout les employeurs innovateurs à l’écoute des besoins de leurs employés, mais ils sont également attirés par l’entrepreneuriat.
De façon générale, le prix est plus important que la qualité lorsque Jessica fait ses achats. « Quand vient le temps de choisir un produit, je me fie à la durabilité et à mes goûts personnels. Si c’est trop populaire, je n’achèterai pas le produit, même s’il me plaît. Je n’ai pas besoin du sentiment d’appartenance créé en m’identifiant à une marque. » Pour Antoine, prix et qualité pèsent autant dans la balance lorsque vient le temps d’acheter un produit. « C’est surtout la qualité des produits qui m’attire chez une marque, mais je tiens compte aussi des commentaires des utilisateurs ainsi que de l’image que je projette grâce au produit. »
L’abus de publicité horripile Antoine. « En particulier quand on m’empêche de les passer quand je regarde des vidéos sur YouTube. » Jessica déteste la répétition d’une même publicité ou encore lorsqu’elle est trop à l’avant-plan. « J’aime quand on pique ma curiosité avec une publicité originale qui ne répète pas les mêmes formules gagnantes, mais je n’aime pas que les meilleurs produits pour la santé soient plus chers que les autres ou mis davantage de l’avant. »
Étonnamment, tous deux préfèrent faire leurs achats en personne plutôt qu’en ligne, surtout Jessica. Elle aime particulièrement voir la marchandise pour l’essayer et s’assurer de la qualité. D’un autre côté, c’est la rapidité qui les incite à faire parfois des achats en ligne.
Ils préfèrent les grandes chaînes pour la variété et les prix plutôt que les petits commerces locaux qu’ils choisissent surtout pour faire une différence localement et pour la qualité du service. Jessica favorise l’achat local lorsqu’elle cherche des produits originaux et personnalisés. « J’aime aussi quand une entreprise verse une partie de ses ventes ou profits à une bonne cause. » Peu importe l’endroit où ils achètent, les deux détestent la vente à pression.
Pour Jessica, une bonne expérience client passe par des gens qui s’intéressent au client plutôt que de s’intéresser à la vente. « Je veux me faire accueillir avec le sourire, recevoir de l’aide d’employés qui connaissent bien leurs produits et qui savent s’adapter à mes besoins sans que je me sente jugée. » Même son de cloche du côté d’Antoine qui apprécie lorsqu’un employé qui connaît bien son produit cherche davantage à le conseiller qu’à lui vendre. « J’aime un vendeur franc qui me propose des solutions selon mon budget. »
Ils font souvent un budget pour garder la trace de leurs dépenses et la publicité n’a que très peu d’influence sur leurs décisions d’achat. Ils règlent presque tous leurs achats avec leur carte de débit ou de l’argent comptant.